Hier, notre opération d’information chasse sous-marine (sensibilisation à la règlementation essentiellement) se terminait par l’opération Vitalsports de Décathlon. Une belle journée ou Chasse-apnee.com et la FCSMP était encore au contact des pratiquants pour informer et sensibiliser sur la pratique de notre activité. Il est l’heure d’un petit bilan sur les attendus des pratiquants et sur les manques constatés.
Le but de notre action : l’information chasse sous-marine.
Je ne reviendrais pas sur les différentes étapes de cette opération que vous avez pu suivre dans les différents articles parus ici même. Mais le but de tout ceci était simple : informer les pratiquants, rappeler les nouveautés règlementaires, bref tout le travail d’information qui, de notre point de vue, manque cruellement. Et cette opération nous a montré que nous n’avions pas tord. Au vu du coté hétéroclites des pratiquants de chasse sous-marine, un certain travail reste à faire.
Atelier détente et respiration
Comment définir la population de pratiquants ?
On le savait déjà, mais encore fallait-il se rendre sur le terrain pour avoir confirmation. L’opération s’est déroulé durant 4 mois dont les deux mois de vacances dans notre région qui est probablement la plus touristique. Donc, autant dire que l’on a pu rencontrer tout le panel du pratiquant de chasse sous-marine.
En premier lieu, on peut distinguer des catégories de pratiquants différents parmi les “locaux”, je veux dire par là les personnes vivant en bord de mer toute l’année. Parmi eux, nous trouvons le chasseur sous-marin que nous connaissons tous (et que nous sommes..) à savoir celui qui est conscient qu’il y a une règlementation, qu’il la connaisse ou pas d’ailleurs, qui essaye d’avoir l’information. Mais déjà là, on peut les séparer en deux groupes : celui qui prend cela un peu au sérieux, qui s’attache à la respecter au maximum et qui sait qu’il existe des structures pour l’informer, voir qui s’est licencié dans une des fédérations. Le constat est sans appel : cette population est la moins nombreuse. La grande majorité, qui constitue le deuxième groupe, pratique la chasse sous-marine ou débute, peut connaitre les bases de la règlementation (remarquez le conditionnel !), pratique tout seul dans son coin mais ne connait pas les mailles (certains s’en moquant ouvertement 🙁 ), n’a jamais entendu parler de la coupe de la caudale et se met à l’eau le plus souvent possible pour aller chercher la “soupe”. Je ne dénigres pas cette catégorie, mais, pour en avoir discuté avec les personnes impliquées dans la pêche du bord à la ligne, il y a les mêmes dans les deux activités.
Ensuite, nous avons le pratiquant occasionnel. Dans cette catégorie, je mets essentiellement celui qui vient passer ses vacances au bord de la mer, qu’il soit pratiquant depuis un certain nombre d’années ou qui débute. C’est dans cette catégorie que nous avons eu le plus de travail, beaucoup considère que l’activité n’est pas règlementée, il achète une arbalète pour eux ou pour le fiston comme on achète sa première canne à pêche (nous avons d’ailleurs fourni des triptyques de la fédération au rayon pêche à la ligne pour les mailles et les caudales).
Initiation respiration
Quel plan d’action envisager ?
Tout les passionnés de chasse sous-marine savent que notre activité est régulièrement attaquée. Les récriminations sont variées, allant de braconnage à destructeur de la faune, et engendre nombre de restrictions d’usage, de moratoires et d’interdictions. La chasse sous-marine a malheureusement besoin d’être défendu, mais pour cela, il faut que les pratiquants s’impliquent. Mais nous avons pu constaté que cela est loin d’être une démarche naturelle. Comme pour la pêche à la ligne, la chasse sous-marine est obligée de parler de pratiquants à défaut de pouvoir se targuer d’un nombre conséquents d’affiliés, sauf que cela semble plus naturelle pour la pêche à la ligne, probablement par le coté plus abordable (techniquement) par rapport à la chasse sous-marine. La pêche à la ligne s’avance dans la défense de sa pratique avec 2 millions de “pratiquants” quand la chasse sous-marine peine à annoncer ne serait-ce qu’un chiffre.
Mon constat le plus pessimiste est sur la population la plus jeune se lançant d’elle même dans la chasse sous-marine, dopé à la vidéo de “youtubeurs” n’ayant pas forcément conscience de l’impact qu’ils ont sur cette population. Non, tout le monde ne fait pas de belles prises par 30 mètres de fond, la chasse sous-marine n’est pas une télé-réalité ou l’on devient célèbre en fonction du nombre de vues, on n’apprends rien par ce biais, il est très difficile de leur faire admettre que cela est du slogan publicitaire et pas la chasse sous-marine en tant qu’activité ludique ou le plaisir et l’amour de la mer sont les piliers.
stand information chasse-apnee fcsmp
Sans pour autant parler d’un encadrement de la discipline, idée largement rejetée par les personnes rencontrées, l’information et sa diffusion la plus large possible est une demande forte. Malheureusement, les sites institutionnels sont peu connus et leurs informations en général juste “imbuvables” (Citation :”j’ai bien lu des coordonnées GPS, mais sur ma bouée, je fais comment ?”).
Ces rencontres avec la “base” auront été instructives, nous souhaitons pouvoir la renouveler l’année prochaine en espérant peut-être pouvoir étendre l’action au delà de notre département. Mais pour cela, il faudra trouver des gens motivés et qui souhaitent s’impliquer. C’est là la tâche la plus difficile, le chasseur sous-marin est en général un solitaire discret. Malheureusement, maintenant, notre activité à besoin de sortir de son trou en premier lieu pour qu’elle puisse se défendre des attaques qu’elle subit, mais aussi pour que tous les pratiquants soient informés d’une manière ou d’une autre sur les règles et les dangers de notre sport. Pour toutes ces raisons, l’information chasse sous-marine doit être la plus large possible.